POURQUOI METTRE LE CHOCOLAT AU MENU? Consommé dans les occasions spéciales, il est festif et joyeusement rassembleur. En sauce, avec des noix, des fruits secs, des piments ou divers aromates, il en étonnera plus d’un. C’est l’un des aliments les plus riches en flavonoïdes, des substances antioxydantes. Bien que le chocolat contienne des gras saturés, il s’agit principalement d’acide stéarique, un gras qui n’est pas néfaste et qui exercerait même certains effets bénéfiques sur le plan cardiovasculaire. Le chocolat est autant reconnu comme un aliment pour fins gourmets qu’apprécié par ceux qui souhaitent faire une réserve d’énergie. Souvent montré du doigt pour sa richesse en calories et en gras, le chocolat est aussi un aliment aux mille et une vertus. Il regorge d’antioxydants, il contient un type de gras ayant certains effets bénéfiques pour la santé et il renferme même plusieurs vitamines et minéraux. Principes actifs et propriétés La capacité antioxydante du cacao serait quatre à cinq fois plus élevée que celle du thé noir, deux à trois fois plus élevée que celle du thé vert et deux fois plus élevée que celle du vin. Flavonoïdes. Le cacao serait l’un des aliments les plus riches en flavonoïdes, surtout la catéchine et l’épicatéchine, ce qui lui confère, selon plusieurs études, une grande capacité antioxydante. Les flavonoïdes comptent pour 10 % des composantes de la poudre de cacao. Ils seraient responsables de certains effets cardioprotecteurs attribués au cacao. Il est important de noter que selon la quantité de cacao qu’ils contiennent, les chocolats n’ont pas tous la même quantité de flavonoïdes. La poudre de cacao arrive en tête de liste pour la teneur la plus élevée en flavonoïdes, suivie par le chocolat noir. Le chocolat au lait a une concentration moindre en flavonoïdes que le chocolat noir. Cette différence serait le résultat de l’effet de dilution causé par l’ajout de produits laitiers. De plus, le pouvoir antioxydant des flavonoïdes est probablement plus important dans le chocolat noir que dans le chocolat au lait, car il a été démontré que le lait pouvait inhiber l’absorption des flavonoïdes dans l’intestin. Le chocolat blanc, quant à lui, ne contient pas de flavonoïdes puisqu’il est fabriqué seulement à partir de beurre de cacao. Maladie cardiovasculaire. De façon générale, les recherches indiquent que la consommation de flavonoïdes dans les aliments et les boissons peut diminuer le risque d'athérosclérose, un processus menant à l'apparition des maladies cardiovasculaires De plus, les flavonoïdes empêcheraient l'oxydation des LDL (« mauvais » cholestérol) de même que l'agrégation des plaquettes sanguines, deux autres facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Finalement, certains types de flavonoïdes améliorent l'élasticité (capacité à se dilater et à se contracter) de la paroi des vaisseaux sanguins, un point critique dans la prévention des maladies coronariennes. Plusieurs études ont évalué l’effet spécifique de la consommation de cacao et de chocolat noir sur différents marqueurs du risque cardiovasculaire. Les paragraphes ci-dessous en font un résumé. Intégrité des vaisseaux sanguins et coagulation sanguine. La consommation sur une courte période de chocolat noir riche en flavonoïdes peut améliorer la fonction endothéliale des adultes en santé. Cette amélioration serait associée à une augmentation de la concentration d’épicatéchine (un antioxydant) dans le plasma. Cependant, dans une autre étude, l’effet bénéfique de la consommation de chocolat noir sur la dilatation des vaisseaux sanguins et la fonction endothéliale n’était pas relié à une amélioration du statut d’antioxydant dans le sang. Mentionnons qu’un mauvais fonctionnement de la paroi interne des vaisseaux sanguins (dysfonction endothéliale) est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Ce dysfonctionnement précède le processus de formation de plaques dans les artères. Une grande concentration de microparticules plaquettaires augmente le risque de thrombose. Plusieurs études ont démontré qu’un bon nombre de composantes du chocolat, particulièrement la catéchine et l’épicatéchine, ont un effet antiplaquettaire similaire à celui de l’aspirine. La littérature scientifique rapporte que la consommation quotidienne de boisson au cacao chez des sujets en santé diminue la formation de microparticules et l’agrégation plaquettaire. De plus, le cacao pourrait être associé à une réduction de l’activité plaquettaire, ce qui pourrait abaisser le risque de formation de caillots. Hypertension. Les chercheurs ont observé une diminution de la pression artérielle (systolique et diastolique) chez des personnes âgées hypertendues (non traitées) ayant consommé 100 g de chocolat noir durant plus de 14 jours, ce qui n’a pas été observé avec le chocolat blanc. Parallèlement, une étude épidémiologique rapporte qu’une consommation plus élevée de cacao est reliée à une pression artérielle plus basse. Donc, une alimentation équilibrée où l’on retrouve une plus grande consommation de chocolat noir influencerait favorablement la pression sanguine chez des patients âgés hypertendus qui ne reçoivent pas de traitement et chez des adultes en bonne santé. Les flavonoïdes du cacao contribueraient largement à cette réduction de la pression sanguine. Lipides sanguins. La présence de LDL oxydés dans le sang est un facteur important dans l’apparition de la maladie cardiovasculaire. Probablement à cause du potentiel antioxydant des flavonoïdes, la poudre de cacao et le chocolat noir empêcheraient l’oxydation des LDL. Plusieurs études ont aussi démontré que le chocolat noir, contenant une grande quantité de flavonoïdes, pourrait augmenter le cholestérol-HDL (« bon » cholestérol et diminuer le cholestérol-LDL (« mauvais » cholestérol). Ces résultats démontrent que la consommation de chocolat noir pourrait jouer un rôle important dans la diminution du risque de maladies cardiovasculaires. Diabète de type 2. Certaines données démontrent que le chocolat noir, riche en flavonoïdes, améliorerait la sensibilité des cellules du corps à l’insuline, ce qui n’est pas observé avec le chocolat blanc. Cet effet pourrait être expliqué par les flavonoïdes contenus dans le chocolat noir. Soulignons qu’une mauvaise sensibilité des cellules à l’insuline, qu’on appelle aussi « résistance à l’insuline », peut contribuer à l’apparition du diabète de type 2 et constitue un facteur de risque de maladies cardiovasculaires. Acide stéarique. Le beurre de cacao est responsable de certaines propriétés du chocolat. Les acides gras prédominants dans le beurre de cacao sont les gras saturés (stéarique 33 %, palmitique 25 %), suivis des monoinsaturés (oléique 33 %). Les gras saturés augmentent le risque de maladies cardiovasculaires à cause de leur tendance à élever les lipides et les lipoprotéines dans le sang et à augmenter le risque de thromboses. Cependant, l’acide stéarique (gras saturé) présent dans le beurre de cacao agirait de façon différente, car il n’élèverait pas le taux de cholestérol sanguin autant que les autres gras saturés. Ceci a été confirmé par plusieurs recherches qui ont conclu que l’acide stéarique ne diminue pas le cholestérol-HDL et n’augmente pas le cholestérol-LDL ou le cholestérol total. L’acide stéarique aurait d’autres fonctions bénéfiques. Il agirait sur les facteurs de coagulation du sang en réduisant le volume des plaquettes, prévenant ainsi la formation de caillots, et aurait des effets bénéfiques ou neutres sur la pression sanguine. Ainsi, l’acide stéarique, comparativement aux autres gras saturés, ne semble pas augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, même qu’il pourrait avoir des effets bénéfiques, entre autres sur les triglycérides sanguins, si consommé avec un apport en calorie répondant au besoin individuel. En résumé, un grand nombre d’études ont examiné les effets du cacao sur le risque de maladies cardiovasculaires chez l’humain. Il semble que les flavonoïdes retrouvés dans le chocolat auraient un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires et que l’acide stéarique, comparativement aux autres gras saturés, aurait un effet neutre sur le bilan lipidique. La consommation de 50 g de chocolat noir par jour pourrait diminuer le risque de maladies cardiovasculaires d’environ 10 %. De plus, le chocolat noir pourrait être un bon moyen d’augmenter l’apport en antioxydants chez des personnes consommant peu d’aliments riches en ces composés bénéfiques. Cependant, le chocolat noir et la poudre de cacao doivent être ajoutés de façon modérée dans une alimentation déjà équilibrée au point de vue énergétique. Il demeure important de rappeler que, jusqu’à ce jour, nous ne savons pas si les effets positifs attribués au cacao et au chocolat noir sont toujours présents lorsque ces derniers sont consommés en grande quantité ou sur une longue période. De plus amples études sont nécessaires afin de déterminer avec plus de précision la quantité de chocolat à consommer pour obtenir le maximum d’effet ainsi que la quantité et les types de flavonoïdes du cacao et du chocolat qui ont des effets bénéfiques sur la santé. Il n’en demeure pas moins qu’un chocolat ayant un pourcentage de cacao élevé s’avère beaucoup plus intéressant pour la santé qu’une friandise chocolatée. Autres propriétés Le chocolat est-il antioxydant? Très fortement. Le chocolat a un indice TAC de 30160 umol/portion de 29 g. Nutriments les plus importants Phosphore. Le cacao est une excellente source de phosphore tandis que le chocolat en est une bonne source. Le phosphore est le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires. Magnésium. Le cacao est une excellente source de magnésium. Le chocolat est quant à lui une excellente source de magnésium pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents. Le magnésium participe à la formation osseuse, à la construction des protéines, aux actions enzymatiques, à la contraction musculaire, à la santé dentaire et au fonctionnement du système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux. Fer. Le chocolat et le cacao sont d’excellentes sources de fer. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il participe aussi à la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Zinc. Le chocolat est une excellente source de zinc. Le cacao est quant à lui une excellente source de zinc pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents. Le zinc participe notamment aux réactions immunitaires, à la fabrication du matériel génétique, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies et au développement du foetus. Le zinc interagit également avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes. Dans le pancréas, il participe à la synthèse (fabrication), à la mise en réserve et à la libération de l’insuline. Manganèse. Le chocolat et le cacao sont d’excellentes sources de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres. Cuivre. Le chocolat et le cacao sont d’excellentes sources de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres. Potassium. Le chocolat et le cacao sont une source de potassium. Dans l’organisme, il sert à équilibrer le pH du sang et à stimuler la production d’acide chlorhydrique par l’estomac, favorisant ainsi la digestion. De plus, il facilite la contraction des muscles, incluant le cœur, et participe à la transmission de l’influx nerveux. Sélénium. Le cacao est une source de sélénium. Ce minéral travaille avec l’une des principales enzymes antioxydantes, prévenant ainsi la formation de radicaux libres dans l’organisme. Il contribue aussi à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme active. Vitamine B2. Le cacao est une source de vitamine B2, également connue sous le nom de riboflavine. Tout comme la vitamine B1, la vitamine B2 joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules. De plus, elle contribue à la croissance et à la réparation des tissus, à la production d’hormones et à la formation des globules rouges. Vitamine B3. Le cacao est une source de vitamine B3 pour la femme. Appelée aussi niacine, elle participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d'énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l'alcool que nous ingérons. Elle participe aussi au processus de formation de l’ ADN, permettant une croissance et un développement normaux. Que vaut une « portion » de cacao et de chocolat? Poids/volume Poudre de cacao non sucrée, 100 ml/36 g Chocolat amer à cuire, 1 carré, 29 g Calories 83 145 Protéines 7,1 g 3,7 g Glucides 19,7 g 8,7 g Lipides 5,0 g 15,2 g Fibres alimentaires 12,1 g 4,8 g Précautions Acné. Le chocolat est un aliment souvent incriminé dans l’apparition de l’ acné. Les études sur le sujet sont peu nombreuses, elles datent de plusieurs années et sont pour la plupart faibles d’un point de vue méthodologique. Elles ne permettent donc pas, pour le moment, d’établir de lien concluant entre le chocolat et l’acné. Migraines. Plusieurs aliments sont tenus responsables des migraines, le plus fréquent étant le chocolat. La présence dans le chocolat d’amines vasoactives (par exemple l’adrénaline) reliées à des neurotransmetteurs (sérotonine et norépinéphrine) expliquerait l’apparition de maux de tête. Ces amines agiraient en affectant directement les vaisseaux sanguins ou, de façon indirecte, en causant la libération de certaines substances (épinéphrine et norépinéphrine). Le déclencheur de maux de tête le plus puissant dans le chocolat est la théobromine, une méthylxanthine contenue dans le cacao et ayant une structure chimique similaire à celle de la caféine. Chez les gens qui souffrent déjà de maux de tête, le chocolat n’augmenterait pas la douleur. Le reflux d’acidité. Le reflux d'acidité résulte d'un mauvais fonctionnement du sphincter oesophagien inférieur et provoque des douleurs dans la région du thorax Certains aliments, dont le chocolat et le cacao, contribuent à ouvrir le sphincter inférieur de l'oesophage, ce qui entraîne la remontée de l’acide gastrique. Les méthylxanthines, trouvées dans le chocolat et le cacao, diminuent la tension de repos du sphincter oesophagien et causent le reflux du contenu gastrique dans l’oesophage. Les gens qui souffrent de reflux d’acidité doivent donc éviter ces aliments, surtout après avoir mangé. L’ulcère gastroduodénal. Un ulcère gastroduodénal est une lésion ouverte de la muqueuse de l’estomac. Conséquemment, cette lésion est souvent accompagnée d'une inflammation et d'une destruction de cette muqueuse. Les personnes atteintes d’un ulcère gastroduodénal doivent manger le chocolat et le cacao avec modération puisqu’ils contiennent des méthylxanthines pouvant provoquer de fortes douleurs surtout s’ils sont consommés à jeun ou juste avant le coucher. Régimes sans oxalates. Les oxalates se retrouvent principalement dans les produits d’origine végétale. Afin de prévenir les lithiases oxalo-calciques (pierres aux reins constituées d’oxalates et de calcium), il est recommandé d’éviter le chocolat et le cacao puisque ceux-ci ont une teneur élevée en oxalates et augmentent l’ oxalurie. source: passeport santé.net